Si un jour on vous parle d’une Bugatti vert anglais, n’ayez crainte, tout va bien se passer. Tout est normal, tout est sous contrôle : une Bugatti n’est pas seulement bleue. En effet, en 1929, le pilote William Grover-Williams est convié par Louis Chiron à disputer le premier Grand Prix de Monaco de l’histoire. Répondant favorablement à la demande de son ami, le Britannique s’engage à Monaco.
Un sacré personnage
Né en France d’un père anglais et d’une mère française, William Grover-Williams porte la double nationalité. Il est bilingue très jeune et passe sa jeunesse entre les deux pays. Sa connaissance intime de la France et de la culture française lui servent d’ailleurs plus tard, lors de la Seconde guerre mondiale. Il est alors recruté par le Special Operations Executive (SEO) pour mener des campagnes de résistance et d’espionnage en France occupée. Je vous conseille ainsi de lire l’histoire extraordinaire d’un homme pilote et espion durant la Seconde Guerre Mondiale.

Aux couleurs britanniques
Pour en revenir à la compétition, bien que binational, Grover-Williams fait le choix de rouler aux couleurs britannique. Répondant à la règle de la Coupe automobile Gordon Bennett, William Grover-William se présente donc à Monaco avec sa Bugatti habillée d’une jolie robe vert anglais. Voilà donc pourquoi cette Bugatti est verte ! Si pour certains, cela est un crime de lèse-majesté, pour lui, rien ne semble l’avoir troublé puisqu’il remporte le Grand-Prix de Monaco, premier de l’histoire !
La participation de Grover-Williams est alors une initiative privée, sans soutien de l’usine. C’est Ettore Bugatti lui même qui autorise la participation d’une Bugatti “non officielle” à cet évènement. Bien lui en a pris, cette participation autorisée de dernière minute marquera l’histoire du sport automobile, de la F1 (qui n’est officiellement pas née encore, elle le sera vingt ans plus tard) et du Grand Prix de Monaco. C’est ainsi qu’aujourd’hui on retrouve à l’entrée de Monaco la Bugatti de Grover-Williams, entièrement moulée de bronze. Un hommage à l’échelle 1.
Une Bugatti verte, on aura tout vu. On vit même une Bugatti Type 35B jaune, celle de la pilote Eliška Junková, lors de la Targa Florio 1928. Une Bugatti n’est pas que bleue.
A très bientôt,
Jean-Charles
William Grover-William, Monaco 1929 en images







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