Dans les années 1920, Antony Noghès, notable monégasque, ambitionne de créer un Grand Prix dans les rues de Monaco. En 1911, il avait déjà créé le Rallye Monte-Carlo, alors pourquoi pas aller plus loin ? Si les locaux, commerçants, riverains ne sont pas franchement pour un tel projet plutôt envahissant et bruyant, le Prince est lui tout à fait d’accord avec ce projet fou, voyant là un dynamisme et un attrait intéressant pour sa principauté. La cité-état voit ainsi le premier Grand Prix de Monaco organisé sur ses terres en 1929.


Adieu gazomètre
Le circuit est dessiné à travers la cité, montant Beau rivage, passant entre l’Hôtel de Paris et l’Opéra, descendant par la gare pour rejoindre le front de mer. Vient le tunnel, puis le tracé suit le port jusqu’aux gazomètres, pour faire demi-tour et ainsi boucler le tracé. Ce demi-tour, c’est ce virage qui nous intéresse aujourd’hui. Ce dernier porte alors le nom de Virage du Gazomètre et permet de faire demi-tour, ni plus ni moins, allant et venant le long du port.
Aujourd’hui, ce virage du Gazomètre a disparu. Son nom lui venait par la présence de gazomètres, de réservoirs de gaz nécessaires à la principauté et installés non loin de là, sur le port.

1973, les dernières grandes modifications sur le tracé de Monaco
C’est en 1973 que “le gazomètre” est remplacé par deux virages bien plus techniques et permettant l’entrée aux stands. Avant cela, les stands sont en bord de la grande ligne droite, théâtre du départ et de l’arrivée. Ils ont maintenant leur entrée dédiée, où les mécaniciens et équipes sont en sécurité.
Le tracé vient maintenant épouser les nouvelles constructions vues sur le port et particulier le restaurant la Rascasse (aujourd’hui propriété de la Société des bains de mer de Monaco). Le ruban d’asphalte contourne ainsi l’établissement par un double droite 90 passé comme une épingle large, venant ainsi frôler le pied de la colline dominée par le Palais des Princes de Monaco. Comme un hommage à son fondateur du circuit, le dernier virage du circuit prend le nom de “virage Antony Noghès” et vient ensuite la ligne droite des stands.

1973, le circuit est ainsi rallongé de 133 mètres, passant de 3 145 à 3 278 mètres. La ligne droite venant au gazomètre est aussi modifiée, avec l’apparition de la chicane de la Piscine, épousant cette dernière née.
L’unique de Beltoise
C’était l’histoire du virage du Gazomètre, disparu à l’occasion du Grand Prix de Monaco 1973. La petite histoire se souviendra que le Français Jean-Pierre Beltoise s’adjuge la victoire 1972 sur ce circuit de Monaco quasi authentique à son origine, la dernière victoire au gazomètre. Disputé sous des trombes d’eau, ce Grand Prix de Monaco 1972 sera la première et unique victoire en F1 du Français.
Ci dessous, vous trouverez de beaux photos d’époque. On y appréciera l’évolution du tracé, de l’architecture, des bas côtés etc.
A bientôt,
Jean-Charles
















Une réflexion sur “Gazomètre & Grand Prix de Monaco”