Début des années 80, le pilote Jacky Ickx, l’acteur Claude Brasseur et quelques de leurs amis sont en vacances aux sports d’hiver. Durant l’après-midi, alors sur les pistes, un de leurs amis proposent de faire une pause pour regarder un reportage à la télé. Un reportage sur le Dakar. La petite équipe se retrouve devant la télé quand l’un d’eux chambre Ickx et Brasseur sur leur capacité à faire le Dakar, lâchant un “J’en connais deux, s’ils n’étaient pas des dégonflés, voilà ce qu’ils feraient !” (source) Ça chambre, ça rit et la soirée se passe…
Le lendemain, Ickx se rapproche de Brasseur, lui posant la question d’un possible Dakar ensemble : “Qu’est-ce que t’en penses des conneries dont on a parlé hier soir ?” Brasseur, amateur de sports et de sports mécaniques ne tarde pas à donner son accord à ce projet fou : Jacky Ickx et Claude Brasseur feront le Dakar ensemble.
Jacky Ickx et Claude Brasseur sont alors lancés sur ce grand projet : être au départ du Dakar. Moins d’un an plus tard, le duo franco-belge est présent sur la liste des engagés du Paris-Alger-Dakar 1981. Pour cette première, ils sont suivis par Citroën Belgique et le pétrolier Texaco; ils disputeront le raid à bord d’une Citroën CX 2400 GT.

Dans la cantine du Tout-Paris
Avant le départ du Trocadéro le 1er janvier 1981, l’équipage et la CX sont présentés à la presse au restaurant parisien Chez Edgard, véritable institution parisienne de l’époque, installée rue Marbeuf.
On imagine l’ambiance lorsqu’un Claude Brasseur, véritable star à l’époque (le film culte La Boum vient de sortir, il a reçu son deuxième César en début d’année 1980), présente son équipage dans cette cantine du Tout-Paris. Un lieu bien choisi puisque véritable « place to be » politique et médiatique, installé à proximité des rédactions de TF1, Antenne 2, RTL, Europe 1 et Paris-Match, magazine partenaire du Paris-Dakar à l’époque. (À lire, l’article du Parisien lors de la fermeture de l’établissement fin juin 1998, Dernier déjeuner Chez Edgard – Le restaurateur a fermé ses portes hier.)

Jusqu’au Mali
Le départ est donné le 1er janvier 1981 du Trocadéro, direction Dakar via Sète et Alger. Une épreuve longue de 10000 kilomètres dont 3357 d’épreuves chronométrées attends les concurrents. Bien que volontaire, la CX se montre peu adaptée aux terres africaines et au rythme demandé sur un Dakar, « A chaque passage difficile, l’auto se désarticule ! » dit alors Ickx. L’évènement se clôt par un abandon, suite à un tonneau au Mali. Pour les deux amis, ce millésime 1981 sera le premier de six Dakar disputés ensemble. Dès 1982, ils reviendront, avec Mercedes (5ème place au général) puis l’emporteront en 1983, toujours sur Mercedes. Enfin le programme Porsche durant trois ans.
Brasseur, le copilote
Sans doute, Claude Brasseur fut critiqué dans sa démarche de faire le Dakar. Peut-être certains pensaient qu’il n’y avait pas sa place. Par sa discrétion et son travail acharné, le comédien réussit le défi de copiloter Ickx, son pilote durant six éditions du Dakar.
En mon humble avis, on ne fait pas six fois le Dakar à la droite d’un pilote tel que Ickx sans être tout simplement bon. L’amitié a ses limites au haut niveau du sport, surtout quand il s’agit de programmes sportifs avec des constructeurs tels que Citroën, Mercedes et Porsche. Bravo monsieur Brasseur.
Paris-Dakar 1981 : le parcours
3ème PARIS – ALGER – DAKAR
Départ : 1er janvier 1981 de Paris (Trocadéro)
Arrivée : 20 janvier 1981 à Dakar (Lac Rose)
Repos : 9 janvier 1981 à Gao
Longueur du rallye : 10.000 km
Nombre de kilomètres de spéciale : 3.357 km
Pays traversés : France, Algérie, Mali, Haute-Volta, Côte-d’Ivoire, Sénégal.

1981
Merci JC de rouvrir la boîte aux souvenirs à l’époque du « vrai » Dakar.