Cortemaggiore et la Supercortemaggiore

1918, l’armistice de la grande guerre est signée et l’Italie lance son programme de recherche de pétrole. Pour cela, l’AGIP est créée en 1926, AGIP pour Azienda generale italiana petroli, l’agence générale des pétroles italiens. Les prospections sont lancée. Rapidement l’agence exploite des puits en Italie et importe les pétroles de Roumanie, d’Albanie et d’Iraq principalement. Les années passent et arrive la seconde guerre mondiale. Les recherches sont logiquement stoppées et c’est au lendemain de la libération que reprennent les recherches et exploitations.

1949, Agip découvre un gisement en Italie du Nord, précisément à Cortemaggiore, commune de la province de Plaisance dans la région Émilie-Romagne. C’est une victoire pour la marque italienne et il n’en faut pas plus pour que “les gens du marketing” capitalisent sur ce gisement national. Le pétrole est italien, l’essence le sera et la raffinerie de Cortemaggiore donnera son nom à cette essence emplie de fierté nationale, ce sera la Supercortemaggiore ! Si les espoirs quantitatifs de ce gisement ne seront pas au rendez-vous, le slogan est quant à lui tout trouvé : “la potente benzina italiana”, “la puissante essence italienne”. Et le pétrole italien sera dans les faits mélangé au pétrole étranger…

Publicité Supercortemaggiore en bord de la route, sur la Via Aurelia, Rome, Italie.

Mais ce joli nom de Supercortemaggiore est bien plus fort qu’un simple nom proposé par un département marketing. A cette époque, l’avenir de l’AGIP est sur la sellette et la Supercortemaggiore est l’argument parfait de l’agence pour défendre sa sauvegarde et sa stratégie : l’Italie doit mener une politique énergétique autonome. La Supercortemaggiore était l’arme toute trouvée pour défendre l’avenir de l’agence auprès des politiques.

1953, l’AGIP devient l’ENI, Ente Nazionale Idrocarburi, l’Autorité nationale des hydrocarbures. L’entreprise italienne prend alors un virage important de son histoire, passant d’agence à une véritable entreprise publique, avec entre autres un vrai réseau de distribution des carburants, un nouveau nom, un nouveau logo. C’est à ce moment qu’apparait d’ailleurs le logo d’ENI, le chien à six pattes. Un concours est alors organisé pour créer ce logo et plus de 4000 propositions sont faites. C’est l’artiste Luigi Broggini qui remporte le concours, son chien à six pattes étant choisi comme logo de la marque. Le fond jaune apparait quand le designer Giuseppe Guzzi termine ce logo et créé l’identité complète de la marque, avec les six pattes du chien représentant les quatre roues de la voiture et les deux pieds du conducteur.

La Supercortemaggiore continuera son histoire après le passage de AGIP à ENI, devenant l’essence de la marque, son argument. Jusque dans les années 70/80, on retrouvera Supercortemaggiore dans toutes les stations essence de la marque, dans la publicité, mais aussi comme sponsors de compétitions automobiles, entre autres sur le Trofeo Supercortemaggiore, à Monza et ailleurs.

Le plein et en route !
Jean-Charles

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