Si le circuit de Monaco peut se targuer d’une chose, c’est que depuis près d’un siècle, il n’a quasiment pas changé. Encore aujourd’hui, les virages de Saint-Dévote, du Casino, du bureau de tabac ou du Portier sont toujours présents sur le tracé monégasque. Seul le passage de la piscine, sur le port, a bien changé, fin des années 90, avec l’apparition d’une double chicane, dont la première a pris le nom de Louis Chiron.


Aux origines
Au jeu des virages, le virage de la gare est sans doute celui qui a le plus changé de nom. Ce nom ne vous dit peut-être rien aujourd’hui mais il s’agit du virage de Loews, ou encore du Grand Fairmont, ou du Grand hôtel. Car oui, ces trois virages ne sont qu’un : celui de la gare.
En 1929, Antony Noghès, Louis Chiron et l’Automobile Club de Monaco tracent au cœur de la principauté un circuit extraordinaire, 100% citadin et tracé tout en relief, sur le flanc de la cité. Le 14 avril, la première édition du Grand Prix automobile de Monaco a lieu, le succès est total, le Prince ayant mis de sa personne dans la réalisation de ce projet fou.
Les hauts lieux de la cité monégasque sont concernés par le circuit. Déjà, le tunnel est là, le casino a une place a part entière, tout comme Sainte-Dévote, le premier virage du circuit. Entre le Casino et le tunnel, la descente est raide, rapide et très sinueuse. Le tracé passe par la gare de Monaco, et son emblématique virage en épingle gauche. Chaque virage en devient mythique, devenant l’illustration parfaite du rendez-vous monégasque. Une chose qui n’a pas changé aujourd’hui.


Mais où est passée la gare ?
1869, la gare de Monte-Carlo est inaugurée, située en plein centre de la principauté. Le tourisme se développe à grand pas et de cette gare, les riches touristes arrivant de l’Europe entière peuvent passer directement vers le Grand Casino, via des ascenseurs.
1958, le Prince Rainier III réorganise la cité, souhaitant récupérer des terres alors occupées par les voies de chemin de fer qui traversent la cité. Sans parler du bruit que créé le rail. Les projets sont lancés, une autre gare est en construction. 1965, la gare du centre de Monaco, celle du virage de la gare oui oui, est rasée. Adieu style XIXème qu’on aime tant… et la nouvelle gare est ouverte.
Entre 1966 et 1972, le Grand Prix de Monaco passera l’épingle à cheveux de la gare devant une tribune temporaire. On parle alors du “virage de l’ancienne gare”.



Sur cet angle, on aperçoit bien le fond de la gare, avec une boutique “tabac restaurant glacier hôtel de la gare”, avec en plus une dépanneuse Renault 2087 et une camion Renault aux couleurs des huiles Renault. Nous sommes en 1972, Fittipaldi est devant Beltoise, ce dernier remportera ce 30ème Grand Prix de Monaco.

Le Loews
En 1973, l’hôtel du Loews est construit. La vue dégagée s’en retrouve bouchée mais une nouvelle carte postale est créée : l’épingle à cheveux la plus lente du championnat sera dorénavant située au pied de l’hôtel, ses chambres en faisant d’incroyables et luxueuses tribunes. Dès lors, ce spot est des plus connus, le virage prenant le nom de “Virage du Grand Hôtel” en 1998 puis en 2005, avec l’arrivée de l’Hôtel Fairmont en principauté, ce virage devient “Virage Fairmont”. Le nom de “Virage du Loews” restera le plus connu aujourd’hui.




Inchangé depuis 1929
Si le virage aura changé maintes fois de nom, le virage en lui même n’aura jamais changé depuis la création du Grand Prix de Monaco, en 1929. Petit détail, ce virage, comme d’autres à Monaco, arbore d’ailleurs toute l’année les couleurs rouges et blanches des vibreurs du circuit. Un petit coup de peinture début mai et le tour est joué.


Un autre virage de la gare
Le virage de la gare n’aura pas été qu’à Monaco, non. C’est sur un autre circuit tracé en ville qu’on retrouve un virage du même nom : à Pau. En effet, sur le circuit non permanent de Pau, le premier virage du circuit, une large épingle droite en montée, est nommé le virage de la gare, reliant l’avenue Gaston Lacoste à l’avenue Napoléon Bonaparte. Au pied de ce virage… la gare.

Pau ou Monaco, les circuits urbains ne cesseront de nous fasciner…
Si la F1 des années 60 vous fait les yeux doux, je vous conseille cette incroyable reportage d’époque. On y retrouve le grand Prix de Monaco 1962, filé dans une qualité exceptionnelle. Bien sûr, le virage de la gare y sa place. A voir en grand écran, avec du son bien fort.
Bien le bonjour chez vous, et vivement Monaco !
Jean-Charles
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