L’automobile est aujourd’hui critiquée dans chaque JT, chaque magazine, chaque journal mais l’automobile est toujours une passion pour beaucoup d’entre nous. Biolay sort du confinement avec un album hommage. Plus rock qu’à son habitude, petit bijou pour l’été.
Avec son dernier album en date, le touche à tout de la musique française Benjamin Biolay avoue sa passion de l’automobile et particulièrement la Formule 1. Nommé Grand Prix, cet album sorti le 26 juin 2020 est son 9e album studio. Il tient comme fil conducteur la compétition automobile, la F1, sans pour autant tomber dans le cliché facile. Avec Biolay, tout est calculé. Les textes, les mélodies, tout est pesé, choisi. Avec brio qui plus est. Ne serait-ce que la couverture de l’album.
Cette photo, réalisée par le photographe Mathieu César est pleine d’hommage, de clins d’œil. On y voit Benjamin Biolay vêtu d’une combinaison de pilote crème clair, assis sur un pneu arrière gauche d’une sublime Matra F1. Tout cette scène se passe dans les stands, dans une ambiance digne des années 60/70. Sublime.
Biolay en combinaison écrue semble écouter religieusement un second pilote, qui est d’ailleurs Julien Beltoise, fils du pilote Jean-Pierre Beltoise, grand pilote Matra. La Matra qui est la pièce centrale de cette pochette.
Le mannequin de gauche est un véritable clin d’œil à Françoise Hardy, vue dans le film Grand Prix, sorti en 1966. On connait d’ailleurs la proximité entre ces deux artistes, Biolay ayant écrit des chansons pour la Parisienne.
Au fond, un homme courant, en feu, nous rappelle la dangerosité de ce sport…



La passion de Biolay pour la F1 est donc ici exacerbée, il témoigne : « La vie des pilotes m’a toujours fasciné d’un point de vue romanesque et quasi shakespearien. La première chanson écrite, Grand Prix, remonte à l’accident fatal du pilote Jules Bianchi en 2014 [mort dans sa 26eme année après 9 mois de coma] qui m’a, comme beaucoup, vraiment choqué »
La mort de Bianchi, sa carrière courte et intense et son baquet promis chez Ferrari, voyez plutôt :
Puis après tout, tant pis
Si j’ai jamais conduit ta belle Ferrari
J’ai raté ni ma mort ni ma vie, même si
J’ai jamais conduit ta belle Ferrari
Ni fini le Grand Prix
J’étais qu’un p’tit Français qui rêve sa viePuis après tout, ça m’va
Si c’est comme dans un film d’Abel Ferrara
Oui, après tout, ça m’va
Si c’est aussi rapide qu’Ayrton Senna
Da SilvaJ’ai raté ni ma mort ni ma vie, même si
J’ai jamais conduit ta belle Ferrari
J’ai raté ni ma mort ni ma vie, même si
J’ai jamais fini mon dernier Grand Prix
Mon dernier Grand Prix, mon dernier Grand Prix
Il est impossible de passer à côté de cet hommage. Et un jour, je vous parlerai de la famille Bianchi. Mauro, Lucien et Jules…
Musicalement, je suis incapable de vous faire une analyse à la Telerama. Je peux juste vous dire qu’eux et moi, nous aimons cet album. Ils le conseillent comme je vous le conseille et mon analyse de noob musical s’arrête là. Je vous conseille donc d’autres papiers et j’ouvre le prisme des sources. L’article du Monde par exemple, auquel j’ajoute l’excellent article de Néoprisme. Ce magazine en ligne promet de “redonner à la pochette d’album le statut qu’elle mérite : celui d’une véritable œuvre d’art“, et ça n’est pas pour me déplaire. Ici, avec une telle pochette, ce mag en ligne ne pouvait qu’en parler. Chez France Inter, la question est lancée : “Faut-il écouter “Grand Prix”, le dernier album de Benjamin Biolay ?” Je dirais oui, au moins pour savoir ce qu’il vaut. Je dirais oui, pour apprécier au mieux ce virage rock pris par le Lyonnais Biolay. Le podcast, avec les présences de François Aubel (Le Figaro) et Grégoire Leménager (L’Obs) est vraiment à écouter. La critique dure quelques minutes. Enfin, pour conclure, Je suis musique nous propose un article reprenant toutes les affiches créées pour cet album, pour lequel le travail fait a été autant musical que visuel et où le print a été mis en avant, avec le concours de nombreux illustrateurs. Appréciez plutôt.
Dans quelques jours, je prendrai la route pour un petit roadtrip. Nous nous rendrons d’ailleurs sur un lieu mythique, terre de Grands Prix et j’en parlerai ici prochainement. Nul doute que ce Grand Prix fera partie de notre playlist. Allons jusqu’à dire que nos places sont réservées pour la prochaine venue de Benjamin Biolay à Lille…
Bises,
JC






