En septembre 2017, j’écrivais chez AUTOcult « Prendre la route, je crois que l’essentiel est là. » J’y parlais de ma passion des routes, des nationales, des rubans de macadam ou de gravier, qui nous mènent ici ou là, avec ou sans but. En fin de cet article, j’y disais « Il y a ces routes qu’on voudrait voir aussi. Descendre, monter, resdescendre, remonter le Stelvio. »
Et c’est chose faite, en octobre dernier. L’automobile nous permet de s’évader à pas très cher, prendre des destinations folles et improbables. Tout comme le vélo ou la moto. Que ce soit à côté de chez vous ou à l’autre bout du monde, les kilomètres en voiture, moto ou vélo sont une véritable aventure.
Le Stelvio est une aventure que je vous conseille à tous. Un ruban de macadam incroyable posé au milieu de la forêt puis de la montagne, comme l’est par exemple la Route Transfăgărăşan, en Roumanie.
Un col mythique, niché au cœur du parc national du Stelvio, un point de passage obligatoire de tout roadtrip nord-italien. Italien, le col du Stelvio porte le nom de Passo dello Stelvio, et par sa proximité avec le Tyrol italien et la Suisse germanique, il porte le nom allemand de Stilfser Joch. Une chose à savoir lorsqu’on est en route vers le Stelvio, ne cherche pas forcément “Stelvio” 🙂

Historiquement, la route n’a pas vraiment changé depuis sa création. Sa construction fut lancée en 1820 pour se finir en 1825, sous l’empire d’Autriche, alors que l’Italie était occupée. Son but premier était de joindre la Lombardie à l’Autriche.
Le col du Stelvio, c’est aussi et surtout le deuxième plus haut col routier d’Europe. Avec ses 2 757 mètres d’altitude, il suit le col alpin français de l’Iseran, fort de ses 2 764 m. Une chose est sûre, le voyage vaut la peine et est dépaysant, tant la côte est abrupte, tant la nature change au fur et à mesure du ruban de macadam. Sur place, vous rencontrerez beaucoup de cyclistes, beaucoup de motards. L’endroit est prisé et le Stelvio est une des grandes étapes du Giro, le Tour d’Italie. On trouve d’ailleurs en route beaucoup de traces du passage de la course, avec des noms de cyclistes écrits au sol, sur les murets etc.

Le Stelvio est fort de 46.5 kilomètres, s’étalant sur la route SS38, la “StraatsstraBe 38” ou la “Strada de Passo dello Stelvio”. A noter que cette route atypique s’étend de Bagni di Bormio à Prato allo Stelvio, avec le sommet au milieu. De Bormio au sommet, vous aurez 21,5 km, de Prato allo Stelvio au sommet, 25 km. La plus belle des ascensions se fera au départ de Trafoi , où vous serez déjà à 1 543 mètres d’altitude, ou de Prato allo Stelvio, à 915 m d’altitude.
A noter que je n’ai pas pu prendre la route vers Bagni di Bormio, la face concernée étant fermée suite à un éboulement. Il semblerait tout de même que le lieu dit Spondalunga soit un beau spot.

Une fois en route, vous comprendrez la belle expérience que ce col procure et lorsque vous serez en haut du col, vous comprendrez pourquoi vous avez fait le déplacement. D’ailleurs, une fois au sommet, vous aurez la Suisse à quelques mètres de vous, la route faisant quasiment la frontière.
Aussi, avant le sommet en arrivant par Trafoi, je vous conseille de prendre la pause à mi-chemin, à 6 kilomètres du sommet. Vous y trouverez l’hôtel Berghotel Franzenshöhe, l’accueil y est excellent et le personnel vraiment charmant, avec un bon bar. Un petit moment hors du temps. Je n’ai pas eu la chance de pouvoir y dormir une nuit mais ce n’est que partie remise, faire la fin du Stelvio à vélo me tente bien. Je n’ai pas eu droit à Paris-Roubaix cette année, ni même Tro Bro Léon, il faut bien que je me rattrape 🙂
Donc, au Berghotel Franzenshöhe, vous pourrez prendre une pause depuis son parking, avec une vue sur la vallée d’un côté et une vue sur le sommets et ses lacets de l’autre. Une jolie carte postale. Mais je n’ai pas de photo à vous montrer 🙂


Une fois la pause faite, il vous restera 21 épingles à cheveux, pour un col en dénombrant dont 48 numérotés sur sa face nord-est. Chaque virage a ainsi son numéro, avec sa borne, son altitude, le kilométrage restant avant le col.
Comme on l’a vu, ce col est un des plus hauts passages routiers d’Europe, la neige, le froid et le givre y jouent donc un rôle important. C’est pour cela que si vous prévoyez de vous y aventurer, n’oubliez pas sa période de fermeture, d’octobre à mai. Aussi, renseignez-vous bien avant de partir. Seules deux rouges mènent au col et elles sont parfois en travaux ou victime d’éboulements. Un peu de préparation se demande. J’attire aussi votre attention. Une ascension comme celle du Stelvio se prépare. Faites bien le plein de carburants, faites les niveaux, faites les pressions des pneus. La route est véritablement raide et ne s’improvise pas. Et je ne vous parle pas des freins dans les descentes : frein moteur !
Bon voyage entre la cuisine et le salon,
Jean-Charles
2 réflexions sur “Passer un cap : Col du Stelvio, Italie”